Réfugiés afghans : la petite séduction menée par Thunder Bay

Céline Marti Radio Canada 9 janvier 2023

Le député fédéral de Thunder Bay—Rainy River, Marcus Powlowski, souhaite que les réfugiés afghans choisissent Thunder Bay pour reconstruire leur nouvelle vie.

Une centaine d’Afghans nouvellement arrivés à Thunder Bay se sont tous réunis le temps d’un après-midi au centre récréatif situé sur Oliver Road.

Au menu : nourriture, cadeaux pour les enfants, musique et, surtout, l'occasion pour ces nouveaux arrivants de sortir de leur chambre d’hôtel, de se retrouver sous le même toit, d’échanger et de fêter.

Marcus Powlowski tenait à les accueillir et à leur souhaiter la bienvenue.

C’est d’ailleurs lui qui a entrepris l’organisation de cette petite fête, soutenu par les vétérans des forces armées canadiennes Robin Rickards et Amanda Moddejonge, et Michelle McKenzie Lander, assistante au programme de réinstallation des nouveaux arrivants.

Opération séduction

  1. Powlowski, qui est investi dans le dossier des réfugiés afghans depuis son élection en 2019, ne cache pas son désir de voir ces réfugiés s’établir dans sa ville.

D’ailleurs, il se réjouit d’entendre que la moitié des gens qui sont arrivés risquent de rester, soit une cinquantaine.

Robin Rickards, qui est parvenu à faire venir les deux interprètes qui étaient déployés avec lui lors de ses déploiements en Afghanistan, abonde dans le même sens.

Et tous les arguments sont bons pour convaincre ces nouveaux arrivants.

  1. Powlowski évoque le coût moins élevé pour se loger à Thunder Bay qu'à Toronto, par exemple, et un système scolaire qui permet une mixité sociale plus importante, contrairement aux grandes villes.

Mme McKenzie met de l’avant les nombreuses opportunités économiques qui existent dans le Nord. Elle espère que nous en avons assez, afin de faire en sorte qu’ils décident de rester.

Quant à M. Rickards, il croit que la communauté afghane déjà existante à Thunder Bay pourrait permettre aux arrivants d'obtenir de précieux conseils afin que leur intégration soit la plus rapide possible.

Par courriel, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada IRCC indique qu'en date du 6 janvier 28 345 réfugiés afghans ont élu domicile au Canada incluant 240 à Thunder Bay. 

Une force économique

Mme McKenzie, qui prend les réfugiés en charge dès qu’ils débarquent de l’avion, soutient que la majorité d’entre eux sont des professionnels qui maîtrisent relativement bien l’anglais. Elle fait notamment mention de la présence de 8 médecins au sein du groupe qui ont reçu leur formation médicale aux États-Unis ou en Grande-Bretagne.

Certains vont toutefois quitter en raison d’opportunités qui se présentent à eux dans d’autres villes ou pour rejoindre de la famille ou des amis déjà établis ailleurs.

C’est le cas de la jeune Afghane Mushtary Ahmadi, arrivée seule. Elle possède un diplôme en gestion de l’éducation de l’université de Kaboul, mais souhaite poursuivre son éducation à Toronto.

Omid Noori, diplômé en économie, son épouse Tamanna Noori, médecin, et leurs deux enfants quitteront aussi Thunder Bay afin de rejoindre leur famille et leurs amis établis ailleurs.

Se retrousser les manches

  1. Powlowski regarde la salle bondée avec beaucoup de bonheur, mais se rappelle que son travail n’est pas terminé.

Reconnaissant le travail et les risques entrepris par les Afghans afin de soutenir les Forces armées canadiennes lors de la guerre, il souhaite soutenir tous les Afghans qui [veulent] venir ici parce que [...] c’est une bonne cause [...] c’est notre obligation morale.

  1. Rickards se désole que beaucoup d’Afghans avec qui il a travaillé soient toujours en Afghanistan ou à Islamabad en attendant des nouvelles du gouvernement canadien.

L’expiration imminente de leurs visas de visiteurs les met à risque de se faire renvoyer en Afghanistan, s’inquiète M. Rickards.