Radio Canada janvier 16 2023
Des députés des cinq partis représentés à Ottawa demandent au gouvernement canadien de secourir d'anciennes députées afghanes toujours « piégées » à Kaboul.
La police de Kaboul a annoncé dimanche que l'ancienne députée afghane Mursal Nabizada et son garde du corps avaient été tués par balles par des inconnus.
Mme Nabizada faisait partie des rares femmes parlementaires restées dans la capitale afghane après la prise du pouvoir par les talibans, en août 2021.
Six députés canadiens affirment dans une déclaration conjointe qu'ils ont travaillé de concert depuis octobre dernier pour faire venir au Canada « les neuf parlementaires afghanes encore piégées » dans leur pays. Il en reste maintenant huit.
Issus des cinq partis représentés aux Communes, ces députés canadiens estiment que la situation « devient plus dangereuse jour après jour » en Afghanistan et que les talibans, avec un « violent système d'apartheid », contrôlent désormais tous les aspects de la vie des femmes et des filles dans ce pays.
La responsabilité morale du Canada
Les députés estiment que puisque le Canada a participé aux efforts d'encouragement et de mentorat des femmes parlementaires en Afghanistan, il a maintenant la responsabilité morale d'aider ces femmes.
Le groupe comprend le député Alexis Brunelle-Duceppe du Bloc québécois, Elizabeth May du Parti vert, la néo-démocrate Heather McPherson, le conservateur Alex Ruff ainsi que les libéraux Marcus Powlowski et Leah Taylor Roy.
Dans leur déclaration conjointe, ils affirment que sous le régime des talibans, aucune femme n'est en sécurité en Afghanistan. Mais c'est particulièrement vrai pour ces courageuses femmes parlementaires qui ont ouvert la voie vers l'accès à un espace public et civique pour les femmes et les filles sous le précédent gouvernement afghan, soulignent-ils.
Mursal Nabizada avait été élue en 2019 députée de Kaboul, fonction qu'elle a conservée jusqu'à la prise de pouvoir des talibans, en août 2021.
Mme Nabizada avait été membre de la Commission parlementaire de la défense et a travaillé au sein d'une organisation non gouvernementale privée, l'Institut de recherche et de développement des ressources humaines.
Le chef de la police locale, Molvi Hamidullah Khalid, a déclaré en fin de semaine que des enquêtes sur la mort de Mme Nabizada étaient en cours. Il n'a pas répondu aux questions sur le mobile possible de cet assassinat.