Francesca Mérentié Radio Canada 29 juin 2022
Des parents franco-ontariens veulent plus d’inclusivité dans le système scolaire. Optimistes face à l’avenir, ils souhaitent que la parentalité queer soit davantage représentée dans le quotidien.
Avec son ex-conjointe, Johanne Roberge est maman d’une petite fille afro-canadienne de 6 ans. On est deux mamans blanches qui élèvent une petite fille noire, dit-elle. La représentation de la diversité culturelle, sexuelle et de genre est au cœur de ses préoccupations même si l’école que son enfant fréquente a de nombreux enseignants issus des communautés culturelles. À part le drapeau arc-en-ciel pendant le mois de la Fierté, il n’y a pas beaucoup d’exemples, de devoirs, de lectures autour des réalités queers, constate-t-elle.
Les périodes de fête des Mères ou des Pères suscitent aussi de l’appréhension pour ces parents.
Chaque année, on se faisait poser la question : pour qui l’enfant doit-il faire sa carte de la fête des Pères? dit Mme Roberge. Une question qu’elle précise qui ne lui a pas été posée cette année, pour la première fois. Mais, il n'y en a pas de papa. On ne va pas inventer un papa parce qu’il y a une fête des Pères, ajoute-t-elle.
Pour Vincent Hachey, père d’un garçon de 8 ans, la question se pose aussi tous les ans. M. Hachey et son époux ont adopté leur fils quand il avait deux ans. Je sais ce que mon enfant ressent lorsqu’on passe toute une semaine à bricoler, à parler des mères à l’école. Lui aussi doit un petit peu sortir du placard et dire : je n’ai pas de maman à la maison.
S’outiller face au manque de représentativité de la diversité des familles
Pour pallier le manque de représentativité, Johanne Roberge prend les choses en main au sein du cocon familial. On parle des différences. On a des livres qu’on lui lit depuis l’adoption. Elle s’implique aussi auprès de l’organisme Parents Partenaires pour sensibiliser les familles aux enjeux de la parentalité queer.
De son côté, Vincent Hachey utilise aussi toutes les ressources possibles pour son fils. Nous avons des histoires, des contes que nous pouvons lire, dit-il. De plus, l'écoute active est aussi au cœur du soutien qu’il offre à son enfant. J’écoute vraiment mon fils. Nous essayons de trouver des solutions ensemble.
À l’instar de Mme Roberge, le père de famille se souvient aussi du manque de représentativité de la diversité sexuelle et de genre quand il était enfant. Dans les années 80, 90, je me rappelle que le mot gai a été mentionné une seule fois en 13 ans d’école.
Selon lui, la situation des personnes LGBTQ a nettement évolué au Canada, mais il reste encore du chemin à faire pour la représentativité.