La Ministre Mulroney Au Sommet De La Francophonie Pour « Créer Des Liens »

ONFR+ 17 novembre 2022

TORONTO – La ministre ontarienne des Affaires francophones va atterrir ce jeudi matin à Djerba, en Tunisie. Au 18e Sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui s’ouvre cette fin de semaine, elle entend faire valoir les atouts de l’Ontario auprès de potentiels partenaires économiques et culturels, mais aussi apporter l’expertise de la province en matière d’intelligence artificielle.

Caroline Mulroney va notamment s’adresser aux membres de l’OIF lors de la 43e Conférence ministérielle, une des trois instances consacrées par la Charte de la Francophonie – avec le le Sommet et le Conseil permanent de la Francophonie – chargée de l’exécution des décisions arrêtées lors d’un Sommet et prépare le suivant.

Devant les chefs d’État et de gouvernement, la ministre compte « mettre en valeur la francophonie ontarienne, parler de notre riche histoire ainsi que de l’attractivité de la province pour les investissements majeurs dans des domaines de pointe ».

La représentante de l’Ontario envisage aussi de mettre en avant « les efforts déployés » par son gouvernement pour stimuler l’économie francophone ainsi que le système d’éducation, de la maternelle à l’université. 

« Nous voulons faire rayonner notre communauté francophone au-delà de nos frontières et communiquer tout cela par notre présence au Sommet », plaide-t-elle.

APPORTER L’EXPERTISE DE L’ONTARIO EN INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Mme Mulroney en profitera, de plus, pour « créer des liens avec les délégués », particulièrement en matière d’intelligence artificielle, puisque le thème cette année est le numérique comme vecteur de développement et la solidarité dans l’espace francophone.

« Je pense à la découverte du contenu francophone sur le web. C’est un sujet sur lequel on se penche. Et l’Ontario peut contribuer à la conversation avec toute l’expertise en intelligence artificielle que nous avons ici », illustre-t-elle, alors que le français est la quatrième langue la plus utilisée sur Internet dans le monde.

La ministre aborde ce Sommet avec la même logique de réseautage appliquée au Toronto Global Forum (TGF), en octobre dernier. « En dehors des sessions, nous avons la chance d’échanger avec les conférenciers », dit-elle.

« Tout comme la présence de l’Ontario français au TGF crée des connexions et élargi l’espace francophone en Ontario et au pays, notre présence à l’OIF assure que l’Ontario français est bien présent dans l’esprit de la francophonie internationale. »

La ministre affirme partager « une belle collaboration » avec ses homologues canadiens qui seront présents en Tunisie : le premier ministre Justin Trudeau, ainsi que des représentants du Nouveau-Brunswick et du Québec, tous membres permanents de l’OIF, à la différence de l’Ontario.

Changer de statut n’est pas à l’ordre du jour pour l’Ontario, mais être observateur offre une certaine visibilité assure la députée de York-Simcoe : « L’Ontario a beaucoup à offrir pour soutenir la francophonie. Aller au Sommet nous permet de faire connaître le savoir-faire franco-ontarien aux 88 États membres de l’OIF. »

« Côté éducation, nous avons d’excellentes institutions postsecondaires, ce qui ouvre la voie à des possibilités de collaboration dans la recherche. Nous pouvons aussi former des étudiants qui veulent venir étudier en Ontario. Au niveau élémentaire et secondaire, nous avons des ressources pédagogiques qui peuvent être partagées. »

DES OPPORTUNITÉS D’ÉCHANGES ÉCONOMIQUES

Évoquant des opportunités dans le développement économique et dans l’industrie touristique, la ministre est également accompagnée d’une délégation francophone à laquelle participe la Fédération des gens d’affaires, afin de « créer des liens » entre la communauté d’affaires de l’Ontario et celle de la Tunisie.

Membre depuis 2016, l’Ontario n’avait pas fait le déplacement en 2018 au sommet d’Erevan, invoquant des raisons financières.

Ce 18e Sommet intervient dans contexte de multiples tensions : le recul du français dans les instances internationales, la guerre en Ukraine, les droits de l’homme en Tunisie et le déclin de l’influence de l’organisation elle-même. Le dernier recensement canadien a aussi démontré un recul du poids démographique des francophones au pays, incluant l’Ontario.

Plusieurs spécialistes de la francophonie reprochent à l’institution dirigée par Louise Mushikiwabo son manque de visibilité, sa condamnation tardive de l’invasion russe en Europe de l’Est et le retrait de financements dans des domaines clés comme l’éducation.

Élue en 2018 et première femme africaine nommée à ce poste, la secrétaire générale remet son siège en jeu ce week-end. Elle est la seule candidate à sa succession.